Baselworld 2015: Premier chronographe-montre, Memoris de Louis Moinet

Inversons un peu les rôles, non pas juste parce que cela donnera du fil à retordre à quelque esprit horloger inventeur, mais parce que le nom que porte cette marque se doit de célébrer le fait que son père fondateur fut réellement l’inventeur du chronographe. En fait, pour être plus précis, son compteur à tierces, qui cumulait l’ensemble des fonctions chronographiques qui définit aujourd’hui toute montre capable de mesurer des intervalles de temps, est né avant même l’arrivée du mot chronographe – écrire le temps – dans le vocabulaire.

Louis Moinet Memoris Chronographe

Memoris, qui sera produit en deux séries de 60 exemplaires, une pour l’or rose et l’autre pour l’or blanc, va donc jusqu’au bout de cette idée d’inversion des rôles puisqu’il s’agit du premier chronographe-montre de l’histoire horlogère. La pièce, dont le diamètre de boîte mesure 46 mm,  installe le chronographe au rang de fonction première et transforme l’indication des heures en complication horlogère.

Au centre, la roue à colonne du Louis Moinet Memoris

La troisième voie, à visage découvert

Jusque là, il existait deux manières de concevoir puis produire un chronographe. La première consistait à ajouter un module chronographe sur un calibre existant, l’adaptant au port de cette plaque additionnelle génératrice des fonctions voulues, la deuxième était de concevoir un calibre qui dès le départ, intégrait les fonctions du chronographe. Désormais, avec Memoris, il en existe une troisième. «Notre point de départ était à l’opposé: faire table rase du passé et faire du chronographe le point de départ de notre création, son élément central, auquel l’on ajoute accessoirement une fonction horaire, et non l’inverse», confirme Jean-Marie Schaller, CEO de Louis Moinet. A l’arrivée, le calibre LM54, disposant d’une réserve de marche de 48 heures, cadencé à 28’800 alternances par heure, fait de 302 composants dont 60 spécifiquement dévolus à l’inversion des rôles.

Louis Moinet Memoris Chronographe en version or blanc

Quel motoriste allait-il être capable de relever ce défi et de se plier à cette nouvelle façon de voir les choses? Concepto, l’entreprise aux côtés de Louis Moinet depuis ses débuts, comprend l’enjeu de cette folie mécanique et s’embarque dans l’aventure.

Louis Moinet Memoris Chronographe

Partant de l’idée qu’un chronographe noble utilise une roue à colonne à embrayage traditionnel, que la tradition exige qu’il soit monopoussoir, exercice ô combien difficile à réaliser, la difficulté supplémentaire vient de ce que Memoris opte pour la visibilité totale, faisant basculer côté cadran, l’intégralité de la fonction chronographe. Au final, le calibre LM54, disposant d’une réserve de marche de 48 heures, cadencé à 28’800 alternances par heure, fait de 302 composants dont 60 spécifiquement dévolus à l’inversion des rôles.

Louis Moinet Memoris Chronographe à monopoussoir

La mise en mouvement du chronographe peut être admirée à mesure qu’on s’amuse à en titiller les fonctions: enclenchement, stop, remise à zéro, ballet fascinant de cette roue à colonne qui se lance dans un dialogue mécanique avec des cames et des rouages. Un show que rien ne vient troubler puisque Louis Moinet choisit l’option de renvoyer au dos du mouvement, sous la platine, le train de rouages de ce qui est devenu la «complication horaire.». Ainsi, le chronographe a été installé à la place vedette. On ne voit que lui côté cadran. Il attire l’attention, exige qu’on le regarde, il s’arroge sans complexe toute la place, balançant le concept de module additionnel aux oubliettes.

Les cornes du Louis Moinet Memoris Chronographe son équipées de rubis

Rubis dans les cornes?

Evidemment, lorsqu’on évoque la marque Louis Moinet, il n’y a pas seulement la richesse de ses messages légitimes et cohérents que sont l’Histoire horlogère universelle, l’inventivité, la technicité ainsi que les références aux arts horlogers maîtrisés. Ill y a aussi la beauté, l’esthétique et toutes les subtiles attentions dédiées aux finitions. Memoris dispose, spécifiquement développés pour lui, d’une nouvelle boîte, de nouvelles aiguilles, d’un nouveau cadran, d’une nouvelle masse oscillante et même d’une nouvelle boucle déployante. Louis Moinet a pour cette nouveauté présentée à Baselworld 2015 redéveloppé la quasi-totalité des éléments d’habillage.

Louis Moinet Memoris Chronograph

Elle a même installé des rubis, ces mini systèmes antichocs plutôt destinés à habiter à l’intérieur du calibre, dans les cornes de la boîte: «Nous avons considéré qu’une rotation souple et fluide n’était pas que l’apanage d’un train de rouages», détaille un Jean-Marie Schaller emballé et fier d’avoir trouvé le moyen en 2015, au travers du lancement du tout premier  chronographe-montre,  d’envoyer une fois de plus un vibrant hommage créatif et innovant à la mémoire du grand maître horloger Louis Moinet. Un hommage qui se réclame des règles de l’art horloger.