Les chronographes font partie du quotidien d'Alpina. Cela fait plus d'un siècle que la Maison suisse produit des montres de gousset et montres-bracelets dotées d'une fonction arrêt. Cependant, comme nombre d'autres Manufactures renommées, Alpina achetait jusqu'ici ses mouvements auprès de fournisseurs externes comme Landeron, Minerva et Valjoux. Cela permettait de garantir la livraison d'ébauches de qualité, à la fois précises et fiables. Naturellement, la finition des composants, l'assemblage, la mise en boîtier et toutes les vérifications avaient lieu dans nos ateliers. Nos horlogers pouvaient ainsi acquérir beaucoup d'expérience dans le domaine particulièrement exigeant de l'horlogerie mécanique, où il était important pour nous de travailler en étroite collaboration avec des experts reconnus. Car s'il est vrai que l'utilisation de calibres de chronographe offre de formidables possibilités, leur fabrication présente également de réelles difficultés.

De manière générale, le fonctionnement de tout chronographe s'appuie sur l'intégration d'un mouvement dont la fabrication est parfaitement standardisée, comme dans le cas des montres Lépine, où l'aiguille de la petite seconde se trouve à l'opposé de la couronne de remontage. Sur les montres-bracelets, on retrouve ainsi la petite seconde à 9 heures. Le mouvement de chronographe, qui permet de mesurer des intervalles de temps sans arrêter le mouvement principal, peut être indifféremment disposé par les horlogers juste sous le cadran ou à l'arrière de la montre. La position choisie n'a aucune conséquence sur la fonction arrêt. Il existe traditionnellement deux types de conception différents pour les mécanismes de chronographe : les mouvements intégrés et les mouvements modulaires, qui viennent se fixer sur le mouvement de la montre. La construction modulaire présente l'avantage d'offrir plus de flexibilité, dans la mesure où elle permet d'adapter le chronographe à une large variété de calibres à remontage manuel ou automatique. En outre, dans cette configuration, le chronographe peut être pré-monté et testé indépendamment du mouvement principal, voire, au besoin, intégralement remplacé. Au final, cela représente un gain de temps et une diminution des coûts non négligeables.

Le nouveau calibre de manufacture AL-760

Cette longue expérience n'est pas restée lettre morte chez Alpina. Après 132 ans d'histoire riche et mouvementée, la Manufacture présente aujourd'hui son premier chronographe développé et produit en interne. Trois années se sont écoulées entre le lancement du projet et le début de la production. Pour toutes les raisons mentionnées ci-dessus, les techniciens ont décidé de doter le nouveau calibre AL-760 d'une conception modulaire. Pour cela, il a été possible de s'appuyer sur le calibre à rotor AL-710, dont la fiabilité et la robustesse sont largement éprouvées. Ce mouvement puissant, dont la fréquence de balancier est de 4 Hz, possède une trotteuse centrale et une aiguille de la date à 6 heures.

Avec ses 233 composants (dont 96 seulement pour le module flyback), son rotor bidirectionnel et sa réserve de marche de 38 heures, il est particulièrement indiqué lorsque le mouvement de montre est disposé immédiatement sous la cadrature. L'ingéniosité du mécanisme de chronographe créé par Alpina réside en particulier dans le fait qu'il compte seulement 96 composants. Si vous avez l'esprit critique, vous objecterez peut-être ici que le recours à un faible nombre de composants doit entraîner une perte de qualité. En réalité, c'est tout le contraire. Une sage maxime d'Antoine de Saint-Exupéry a présidé aux travaux de notre équipe de développement : « La perfection est atteinte non pas lorsqu'il n'y a plus rien à ajouter mais lorsqu'il n'y a plus rien à retrancher. » Aussi talentueux pilote qu'il était poète, le célèbre aviateur savait de quoi il parlait. Dans le cas particulier d'un mécanisme de chronographe d'une grande complexité, où il s'agit de faire travailler ensemble à la perfection un certain nombre d'éléments, se limiter au minimum vital est une ligne de conduite particulièrement judicieuse. En outre, moins l'on utilise de pièces, moins l'on risque de se retrouver un jour avec des pièces défaillantes !

Quand on l'actionne pour la première fois, le poussoir du chronographe, qui se trouve sur la couronne, montre de façon éclatante à quel point les relations fonctionnelles du mécanisme ont été bien pensées. Au départ, on ressent une certaine résistance : il s'agit d'une mesure de protection contre les erreurs de manipulation. La pression sur le poussoir se fait toutefois avec une extrême fluidité. Bien sûr, cela vaut également pour l'arrêt, ainsi que pour la remise à zéro sur le poussoir situé à 4 heures.

Les chronographes de haute qualité se reconnaissent infailliblement à la présence d'une roue à colonnes qui contrôle les trois fonctions de départ, arrêt et remise à zéro. Dans les mécanismes conventionnels, la roue à colonnes, comme son nom l'indique, possède plusieurs colonnes. En revanche, celle du calibre AL-760, en forme d'étoile, ne correspond pas au modèle standard. C'est elle qui, en association avec la bascule de commande contrôlée par le poussoir départ/arrêt, assure l'extrême fluidité de fonctionnement du mécanisme.

La partie la plus fondamentale de tout chronographe est son embrayage. Sa fonction est de mettre en connexion, au moment voulu, la source d'énergie, c'est à dire le mouvement de la montre, et l'engrènement, ou la cadrature. Pour y parvenir, les horlogers ont trois conceptions différentes à leur disposition : le couplage horizontal classique, le pignon oscillant, traditionnel lui aussi, et enfin le système moderne à embrayage vertical. Les concepteurs du calibre AL-760 ont donné libre cours à leur ingéniosité en créant un nouveau type de composant pivotant à deux pignons. Une pression sur le bouton permet de connecter les deux « étages » l'un à l'autre. Au niveau inférieur, dans le mouvement de la montre à proprement parler, la rotation de l'aiguille centrale des secondes est transmise, par l'intermédiaire du composant correspondant situé au niveau supérieur, à l'aiguille des secondes du chronographe, qui est située à 9 heures. Les rotations de cette dernière sont « enregistrées » par le compteur des 30 minutes situé à 3 heures.

Une nouvelle pression sur le poussoir départ/arrêt fait légèrement pivoter la bascule d'embrayage : le chronographe s'arrête alors. Au même instant, afin d'assurer une lisibilité parfaite, un petit bloqueur garantit que les deux aiguilles s'arrêtent exactement dans la dernière position choisie. Cette fonction de marche/arrêt du poussoir de la couronne peut être utilisée à l'envi. Les experts appellent ça une fonction « temps intermédiaires ».

Le chronographe n'est pas remis à zéro tant que le poussoir situé à 4 heures n'est pas actionné. Là encore, ce nouvel arrivant parmi les chronographes fait étalage de sa conception ingénieuse.

LA FONCTION FLYBACK « IN-LINE » DIRECTE

Spécialiste reconnu des montres de pilotes, Alpina a doté le calibre AL-760 d'une fonction flyback. Également connue en français comme « retour en vol », cette fonction a été inventée dans les années 1930 pour faciliter l'utilisation par les pilotes de cet instrument fondamental. Une seule et même pression sur le poussoir permet à la fois de remettre le chronomètre à zéro et de le relancer. Ici, le mécanisme du poussoir situé à 4 heures effectue trois tâches dans une succession très rapide : d'abord, l'embrayage se désengage ; ensuite, un marteau monobloc vient faire tourner les deux cœurs de remise à zéro, ce qui fait revenir les aiguilles du chronographe dans leur position initiale - le chronographe est ainsi remis à zéro ; enfin, l'embrayage se réengage dès que le poussoir est relâché. Cette très complexe succession de mouvements procède directement d'une simple pression du poussoir sur la bascule d'embrayage. Ce retour en vol instantané est une autre caractéristique unique de la conception du nouveau calibre AL-760.

Ajoutons qu'une méthode spéciale permet d'éviter d'avoir à fixer par la force ce module chronographe au mouvement de base. Cette caractéristique, associée à la forme soigneusement étudiée du calibre, permet d'assurer une liaison plus fiable et surtout un meilleur rendement de transmission de l'énergie entre les deux mécanismes, qui sont tous deux produits en interne.

Pour finir, le cadran est orné à 6 heures d'une aiguille de la date qui, outre son excellente lisibilité, a le bon goût de remplacer très avantageusement l'inesthétique fenêtre à travers laquelle apparaît habituellement le disque des quantièmes dans les modèles de montres à chronographe modulaire classique.

Bien plus que la somme de ses parties

En dernière analyse, aussi formidable soit sa conception, un nouveau mouvement de montre n'est aussi bon que la somme des éléments qui constituent la montre - boîtier, cadran, aiguilles et bracelet. C'était déjà le cas en 1938 lors de la sortie de la montre de sport « Alpina 4 ». Et à juste raison. Le chiffre 4 était évocateur des quatre caractéristiques cruciales de la montre :

1^e – antimagnétique
2^e – boîtier « Genève » étanche
3^e – antichoc Incabloc
4^e – utilisation d'acier inoxydable pour la robustesse du boîtier.

On retrouve toutes ces caractéristiques, et bien d'autres, dans la nouvelle Alpiner 4 Chronograph Flyback. À la fois sportif et élégant, son boîtier en acier inoxydable doté d'un verre saphir anti-rayures et de poussoirs et d'une couronne de remontage vissée aux formes ergonomiques, mesure 45 millimètres de diamètre. Il peut résister sous l'eau à une pression allant jusqu'à 10 atmosphères, ce qui équivaut à une plongée à 100 mètres de profondeur. Comme le veut une longue tradition, le fond du boîtier vissé en acier est orné du familier logo Alpina. Sur le côté droit du boîtier, les connaisseurs noteront immédiatement que la couronne et le poussoir reposent sur un même axe malgré la conception modulaire du calibre AL-760.

La sécurité et le confort sur le poignet sont assurés soit par un bracelet sportif en acier inoxydable, soit par un élégant bracelet en cuir d'alligator.

Les concepteurs ont configuré le cadran et les aiguilles de façon à obtenir une lisibilité maximale. La présence de Super-LumiNova facilite l'utilisation de la montre dans l'obscurité.