BaselWorld 2013:Pas de tendance mais un événement historique
Déterminer une tendance relèverait plus de la loterie que de la rigueur. Il n'empêche, ce printemps Bâle avait rendez-vous avec l'histoire!
Quand on fait métier d'observateur du monde de la mesure du temps, la fréquentation des salons horlogers reste la meilleure manière de déterminer la tendance horlogère de l'année. Le problème, c'est que l'horlogerie est aujourd'hui beaucoup plus créative que par le passé.
«Alors qu'avez-vous vu d'intéressant?» C'est la question récurrente que tous les gens de l'horlogerie vous posent quand ils vous croisent dans les travées du salon de Bâle. Et, chaque année, la réponse devient plus difficile car nous voyons certes beaucoup de choses, mais la créativité va désormais dans toutes les directions. En soi, ce n'est pas grave, au contraire. Cet éparpillement est sans aucun doute l'une des clés de la réussite de l'industrie horlogère. Il y en a donc désormais pour tous les goûts.
Discrètes avancées
Donc de tendance affirmée il n'y eut point lors de cette édition 2013. En revanche on peut déterminer quelques éléments sectoriels. Dans le domaine purement technique l'horlogerie poursuit sa quête de l'amélioration de la chronométrie des montres. Cela implique des recherches très pointues au niveau des échappements, des nouveaux matériaux comme le silicium, de la réduction des frottements, pour ne citer que trois exemples. Ce travail de bénédictin, essentiel, n'est évidemment pas très spectaculaire et surtout difficile à faire comprendre à des clients qui ne disposent pas nécessairement des connaissances techniques de base indispensables pour entrer dans cet univers.
La piste répétition minutes
Cela souligné, je dirai que le millésime horloger 2013, dans l'univers des montres mécaniques sophistiquées, amorce un grand retour des garde-temps à sonnerie. Quelques marques ont en effet présenté des répétitions minutes, des grandes sonneries ou de simples sonneries au passage. Toutefois, comme la réalisation d'une montre à répétition minutes est fort compliquée, les marques qui possèdent la maîtrise technique de les réaliser sont peu nombreuses. Et puis, comme la répétition minute est très proche d'une horlogerie d'art, je citerai celle présentée par Jaquet-Droz pour célébrer son quart de siècle et qui allie le son à l'animation d'oiseaux sur le cadran. C'est une pièce superbe.
Comme le Graal technique n'est pas à la portée de toutes les marques, celles qui sont moins bien dotées en recherche et développement se sont ingéniées à améliorer leurs familles de produits. Ainsi on a vu, ici et là, des déclinaisons de pièces déjà bien implantées dans le marché. Ces améliorations sont surtout destinées à prolonger la vie d'un certain nombre de garde-temps en répondant aux souhaits d'une partie de la clientèle qui préfère tel modèle de montre un peu plus grand ou un peu plus petit.
Retour à des tailles raisonnables
Un autre aspect de la créativité horlogère mérite d'être mis en avant. Depuis que les montres de grande dimension sont apparues, voici une bonne dizaine d'années, je constate que la tendance se confirme. En effet, il n'est plus question de revenir à des dimensions de 36 mm ou moins, sauf dans quelques garde-temps féminins. Les clients ont pris l'habitude de porter des montres d'une certaine dimension et ils aiment, surtout lorsqu'ils ont passé la cinquantaine, pouvoir lire l'heure sans forcément devoir mettre des lunettes de lecture. C'est ainsi que, petit à petit on se dirige vers deux dimensions. La première, dont le diamètre affiche 40 mm, est destinée aux montres trois aiguilles ou extra plates. La seconde est dédiée aux chronographes et autres complications et mesure entre 42 et 44 millimètres de diamètre. Ce sont des mesures qui ont été parfaitement assimilées par la clientèle et la tendance à les respecter est désormais devenue une norme presque intangible. De tendance affirmée donc point pour ce millésime 2013.