Baselworld 2015: BREGUET TRADITION RÉPÉTITION MINUTES TOURBILLON 7087
Baselworld 2015: BREGUET TRADITION RÉPÉTITION MINUTES TOURBILLON 7087
Parmi les complications les plus séduisantes de l’horlogerie, la répétition minutes tient une place à part. En effet, la retranscription du temps qui s’écoule au travers de notes cristallines revêt un aspect poétique et requiert une grande expertise technique.
Au-delà de la précision et de la régularité de marche de la montre, les horlogers doivent tenir compte du mécanisme actionnant la sonnerie, de la qualité du son émis ou encore de l’énergie nécessaire à son bon fonctionnement. Au fil des années, la Maison Breguet a présenté de nombreux garde-temps à sonnerie dont les innovations ont permis de jouir d’un meilleur son. Cette année, avec la Tradition 7087, les artisans de la Manufacture ont entrepris une démarche inédite. Si l’horlogerie était une tapisserie et les horlogers ses tisserands, ces derniers auraient alors dénoué chaque fil de l’ouvrage sur le métier afin de recréer une nouvelle oeuvre composée des fils des recherches les plus récentes tout en y ajoutant le fruit d’innovations exceptionnelles. Ainsi, ce garde-temps se présente sous un jour entièrement nouveau tant en termes d’approche que de résultat.
Pour créer cette pièce d’exception, les horlogers et ingénieurs de Breguet ont fait table rase des méthodes habituelles afin de concevoir leur garde-temps autour du son. A l’aide de simulations, ils ont tout d’abord synthétisé une centaine de milliers de sons qu’ils ont ensuite classés en sous-familles selon des critères psycho-acoustiques. Ces sons ont été écoutés et évalués afin d’identifier les deux tonalités souhaitées dans le but de révolutionner la perception acoustique : modernité de l’harmonie et de l’accordage. La construction du garde-temps s’est ensuite effectuée en visant la transcription mécanique du son désiré. Cette démarche inédite a défini le choix de chaque aspect du garde-temps, des innovations intégrées à la forme des composants, des matériaux utilisés à l’esthétique. Les codes identitaires de la Maison ont donc été soigneusement évalués afin qu’ils n’interfèrent pas avec la pureté des sons choisis.
Inventés en 1783 par Abraham-Louis Breguet, les ressorts-timbres, composants essentiels à la répétition minutes, ont été entièrement retravaillés et fixés à la lunette afin d’optimiser le transfert vibratoire. La glace rayonnante que l’on retrouve dans le modèle Reine de Naples Sonnerie au Passage 8978 a été ici remplacée par une lunette rayonnante vissée dans la carrure à l’aide de trois piliers permettant de laisser vibrer librement la lunette et la glace. De cette innovation découle un meilleur rayonnement du son et en particulier de ses basses fréquences. Alors que les éléments d’habillage propagent en général surtout des fréquences élevées, la lunette rayonnante fournit un spectre plus large avec plusieurs fréquences inférieures à 4000 Hz.
Contrairement à de nombreuses répétitions minutes dont le déplacement des marteaux est parallèle au mouvement de la montre, cette Breguet Tradition 7087 possède des marteaux frappant les timbres de manière verticale, depuis le mouvement vers la lunette. Grâce à ce procédé, la vibration mécanique se transforme très efficacement en rayonnement sonore. Les marteaux ont fait l’objet d’une innovation supplémentaire dont le brevet a été déposé : un amortisseur semi-actif. Afin d’éviter que les timbres ne soient frappés une seconde fois en raison des vibrations, les répétitions minutes possèdent habituellement un ressort de butée. Néanmoins, en agissant déjà avant la frappe sur le timbre, ce ressort annihile une partie de l’énergie destinée à l’activation du timbre. Les horlogers de la Manufacture ont donc inventé un amortisseur dit semi-actif qui permet de maximiser l’énergie de frappe du marteau tout en annulant tout risque d’à-coup supplémentaire en raison des vibrations. Pour y parvenir, ils ont doté cet amortisseur d’une articulation qui agit en synchronisation avec la frappe du marteau pour qu’un ressort rappelle ce dernier immédiatement.
Comme pour le modèle Classique La Musicale 7800, une membrane a été disposée au fond du boîtier. Liée à la lunette, elle permet de faire vibrer l’air confiné entre le fond, composé d’ouvertures, et la membrane, formant une cavité acoustique. Le niveau sonore de la répétition minutes est ainsi augmenté tandis que les bruits pouvant provenir du mécanisme sont filtrés. Contrairement au modèle 7800 dont la membrane était en verre métallique, Breguet a pu réaliser ici, grâce à ses recherches en matière d’acoustique, une membrane en or sur laquelle a été fixée une glace saphir offrant une vue imprenable sur le mouvement.
Le choix des matériaux s’est également effectué en accord avec les études scientifiques de Breguet dans le domaine de la vibro-acoustique. Ainsi, ce modèle se décline dans un boîtier en or rose ou en or blanc avec un timbre réalisé dans la même matière. Les ponts et la platine du mouvement sont quant à eux en titane. De pair avec un dimensionnement adapté des composants, ce matériau permet d’éviter la propagation des bruits provenant du mécanisme en filtrant leur transmission jusqu’à l’habillage. Pensé pour rayonner et amplifier le son, ce dernier a pour particularité de reproduire le son des timbres dans toute leur pureté. La Manufacture Breguet est la première à utiliser le titane dans un mouvement pour des raisons acoustiques, notamment car ce matériau est particulièrement difficile à travailler.
Au-delà de ces caractéristiques techniques hors du commun, cette Tradition 7087 est également un hommage à la longue histoire de la Maison. C’est donc tout naturellement qu’elle est dotée d’un tourbillon. Inventé par Abraham-Louis Breguet en 1801, cet oscillateur emblématique a marqué durablement l’histoire de l’horlogerie en défiant les affres de la gravité sur l’organe réglant. Mais le véritable hommage dédié aux montres de poche anciennes de cette Tradition 7087 est son mécanisme de sonnerie actionné par un poussoir à baïonnette. Après avoir libéré le poussoir en le dévissant légèrement, l’utilisateur prendra soin de le verrouiller en le revissant. Il pourra alors déclencher le mécanisme sonore par une simple pression. Enfin, comme cela était le cas dans les montres de poche anciennes, et notamment le célèbre modèle N°160 destiné à la reine de France Marie-Antoinette, la transmission de l’énergie du barillet de sonnerie à la répétition minutes s’effectue par une chaîne.
En dehors des nombreuses innovations dédiées à l’amélioration acoustique, ce modèle comporte d’autres développements ayant précédemment fait leurs preuves. Ce garde-temps automatique est notamment doté d’une masse oscillante périphérique. Si cette innovation avait été développée à l’origine pour bénéficier d’un gain d’espace, elle a été choisie ici pour offrir une parfaite visibilité sur le mouvement et garder la cohérence esthétique de la collection Tradition. Il abrite également le barillet à haute énergie utilisé pour la première fois sur les références 5277 et 5377. Enfin, ce modèle est équipé d’un spiral Breguet en silicium, une invention de plus en plus présente sur les modèles de la Maison.
En résumé, la Tradition Répétition Minutes Tourbillon est le fruit d’une recherche totalement nouvelle qui a permis de rassembler l’ensemble des dernières innovations de la Maison. A travers cette approche résolument pionnière, Breguet est parvenue à concevoir une oeuvre dont la pureté du son est exceptionnelle et sa tonalité inédite.