Annual Calendar Chronograph Ref. 5960/1A
Patek Philippe : la transparence au service de la sobriété et de l’élégance
Tout le monde, depuis l’an passé, savait que la manufacture Patek Philippe allait renouveler son stand à l’occasion du 175ièmeanniversaire de sa fondation.
Par Vincent Daveau
Contributeur
Les amateurs attendaient par conséquent fébrilement, ce matin à l’entrée de la Halle 1 de Baselworld, d’apprécier l’architecture du nouveau bâtiment d’exposition Patek Philippe, composé et structuré comme le serait un écrin précieux. Ils n’ont pas été déçus !
Aucun mot ne remplacera jamais l’expérience vécue de se trouver devant une œuvre architecturale d’autant qu’il n’y en a pas un qui puisse décrire justement la transparence et les volumes. Toutefois, on retient de cet instant, qu’à peine passés les tourniquets de l’entrée, la majesté de l’architecture du stand Patek Philippe saisit toute l’attention. Impérial et jouant la nouveauté dans la continuité, il impose à l’œil de chercher les lignes de force de sa construction pour en saisir les dimensions générales. L’ensemble est l’œuvre de l’architecte Ottavio Di Blasi connu pour avoir déjà réalisé le stand de TAG Heuer. Sa proposition, comme il nous le rapportait, a été retenue par Thierry Stern parce qu’elle répondait à cette philosophie qu’à Patek Philippe de ne rien cacher. Dans l’esprit du précédent stand dont on se rappelle que la façade était déjà en verre, celui-ci va bien plus loin dans cette approche de la transparence.
Cet écrin a donc été réfléchi par l’architecte milanais comme devant s’inscrire dans le prolongement du fameux Crystal Palace, le bâtiment de verre de la première exposition universelle qui avait eu lieu en Angleterre au XIXième siècle.
Mais tout l’exercice, indiquait cet artiste, a été de jouer sur la transparence tout en sachant travailler des zones propices à entretenir une certaine intimité. Pour la transparence, difficile de faire mieux car rien ne vient arrêter le regard sur la première enveloppe de verre contenant la structure lumineuse semblant léviter à l’intérieur. Les murs de verre sont maintenus sur une charpente constituée de monolithes de verre de 9 mètres de haut par l’intermédiaire de quelques pièces d’inox se fondant à la perfection dans cette architecture. La technique tout à fait nouvelle, offre quelque chose d’unique puisque la conformation extérieure semble faite d’une seule pièce, l’œil n’étant arrêté par rien qui puisse casser les lignes d’ensemble.
Toutefois, pour favoriser l’intimité, et donner l’impression au visiteur d’être comme dans une sorte de cocon baigné d’une lumière émanant d’une délicate bulle en suspension, l’architecte a imaginé de rythmer l’intérieur de cet espace ouvert avec un agencement semi-transparent, composé d’une sorte de paravents aux formes douces. Ceux-ci sont réalisés à partir d’une structure tubulaire sur laquelle est, comme tissée, une sorte de bracelet de cuir brun de 5 kilomètres et demi de long.
Majestueux, ce stand dont on n’imagine pas qu’il puisse contenir un ascenseur, trois étages, un restaurant privé et un grand nombre de salles de travail, a demandé 14 mois pour sa réalisation et a été fabriqué en Suisse.
Il faut, pour le mettre en place sur le site, 6 semaines de travail et 4 semaines pour démonter les 70 tonnes de matériel nécessaire à sa construction. Ce gigantesque puzzle est une véritable œuvre d’art de transparence et de lumière, toute faite de sobriété et d’élégance. Un écrin à l’image d’une manufacture qui fête cette année les 175 ans d’une histoire qui s’écrit au quotidien pour le plaisir des amoureux de la belle horlogerie et des métiers d’arts.
