TAG Heuer - Guy Semon

Guy Semon, TAG Heuer & Haute Horlogerie

Ce jeudi 27 mars la cite rhénane était frémissante d’impatience. Dame, à 9 heures précises s’ouvrait le salon BaselWorld, la plus grande manifestation horlogère du monde. On y trouve donc de tout, du meilleur au pire, de la presentation la plus banale à la manière la plus ludique et originale de presenter les instruments de mesure du temps.

Par Eric Othenin-Girard
Journaliste spécialisé

"Nous devons cultiver l’originalité”

Ce matin donc, j’avais rendez-vous avec Guy Semon, le responsable de la division de haute horlogerie de Tag Heuer. Ingénieur, ancient pilote d’essai chez Airbus Industrie, Guy Semon commémore deux anniversaries en 2014. Le premier concerne ses dix ans de presence chez Tag Heuer, le second les dix ans de la pièce Monaco V4. Les “aficionados” s’en souviendront, la V4, c’est cette montre animée par des courroies et avec un système de remontage automatique révolutionnaire.

De fait, dès son arrivée, Guy Semon s’est vu confier la tâche de développer le segment de la Haute Horlogerie afin de positionner la marque parmi le club très sélectif des maisons capable de manufacturer des créations originales.

TAG Heuer V4 Tourbillon

Et Durant ces dix ans, Tag Heuer a sorti plusieurs garde-temps dont le moins qu’on puisse dire est qu’ils sont surprenants car ils explorent de nouvelles manières de construire de l’horlogerie très technique et de qualité. Comme le dit mon interlocuteur: “Notre objectif n’es pas de créer du tourbillon ou de la répétition minute. Nous saurions les construire, mais ce serait un tourbillon ou une répétition de plus. Il était donc indispensable d’empoigner le problème par un autre bout et d’exister en dehors des chemins battus”.

C’est ainsi qu’au fil de ces dix années de recherché et de développements, Guy Semon et son équipe ont donné naissance à quelques montres ébouriffantes. Cela étant, en 2004, la Monaco V4 était un simple prototype.

TAG Heuer V4 Tourbillon

Il a fallu attendre 2009 pour voir arriver ce qui, aux dires de beaucoup de specialists, ne verrait jamais le jour: une version parfaitement commercialisable de la Monaco V4. Les ingénieurs avaient mené cinq ans de recherché intensives pour surmonter les dernières difficulties, en particulier pour développer avec success des courroies de transmission ultra fines et ultra-résistantes.

Au cours de ces dix année, l’atelier de haute horlogerie a été à l’origine de certaines inventions retentissantes: la Carrera Mikograph, premier chronographe mécanique de l’histoire Assurant un affichage au 1/100e de seconde via l’aiguille central, la Carrera Mikrotimer, le premier chronographe mécanique à mesurer et afficher le 1/1000e de seconde et la Carrera Mikrogirder, qui mesure le 5/10 000 e de seconde. TAG Heuer a aussi travaillé sur le coeur de la montre – l’échappement – en développant des organs réglant révolutionnaires, fonctionnant grace à des champs magnétiques ou des microlames. On a appelé cette montre le pendule.

TAG Heuer V4 Tourbillon

En travaillant les hautes frequencies et le pendulum, Guy Semon et son équipe ont renforcé la crédibilité de la marque et son department manufacture. C’est ainsi qu’aujourd’hui, Tag Heuer vend 200 pièces de haute horlogerie par année, des montres qui valent toutes plus de 50’000 francs suisses. A ce jour, plus de 500 Monaco V4 ont été vendues.

Enfin, pour commémorer dignement ces dix ans, les créateurs de Tag Heuer ont souhaité explorer le micro tourbillon à haute fréquence. C’est ainsi qu’une montre Monaco V4 tourbillon, qui sera vendue au prix de 150’000 francs, a fait son apparition. Le tourbillon est le plus emblématique de la Haute Horlogerie. La Monaco V4 tourbillon rend le système encore plus complexe car, pour la première fois, il est entraîné par une micro courroie. Avantage majeur: la courroie qui entraîne la cage du tourbillon permet d’éviter les mouvements de recul de ce dernier et garantit ainsi la fluidité de sa rotation. La montre avant-garde est dote d’un système de remontage automatique linéaire et la masse se déplace sur un rail droit au lieu de tourner comme de coutume.

TAG Heuer V4 Tourbillon

Avec ses quatre courroies dentées microscopiques (jusqu’à seulement 0,07 mm de large), le mouvement s’avère extrêmement résistant aux chocs. Autre première, les barillets tournent sur des roulements à billes. Cette création est entièrement fabriquée à la main et assemble dans l’atelier de Haute Horlogerie TAG Heuer à la Chaux-de-Fonds. Le titane noir du boîtier, d’un grade utilisé dans l’aérospatiale, figure parmi les matériaux exclusives retenus.

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