Chronographe Roue à Colonne Monopoussoir historique chez Longines
Les collectionneurs connaissent bien l’incroyable histoire de Longines et apprécient les rééditions car elles sont toutes attractives et particulièrement représentatives de son riche patrimoine horloger. Elles permettent, en particulier, de mettre en lumière combien cette maison a longtemps été à l’avant-garde en matière de réalisations de haute volée.
En 1913, les premiers avions pilotés par ceux que l’on appelait alors les chevaliers du ciel ou les faucheurs de marguerites, n’allaient pas tarder à avoir l’usage d’un garde-temps digne de ce nom pour les accompagner dans leurs aventures aéronautiques. A l’aube de la Grande Guerre, bien peu de marques horlogères s’étaient vraiment penchées sur les besoins horlogers des hommes modernes, pilotes de voitures, pilotes d’avions ou de petits bolides nautiques.
En ces temps-là, l’immense majorité de la production des marques suisses, françaises, américaines ou anglaises, soit près de 99% du volume, concernait les montres de poche. Il fallait être quelque part un peu visionnaire pour anticiper les besoins de la jeune génération. C’était le cas de Longines qui, à cette époque, et sans doute en raison de son logo –un sablier ailé- avait jeté un œil intéressé sur les activités des fous volants qui faisaient s’évanouir les femmes en crinolines à leur passage en rase motte sur la terrasse de Bagatelle, à Neuilly, épicentre avec, plus tard le Bourget, des premières activités aéronautiques.
En 1913, les avions de toile et de bois avaient peu d’instruments embarqués, et il fallait au pilote naviguer comme le fait un marin avec un chronomètre et un compas, pour faire des relèvements au sol. En créant sans doute ce qui est l’un des premiers chronographes de poignet, Longines ouvrait la voix au XXième siècle que les historiens s’accordent à faire coïncider avec l’éclatement de la première conflagration mondiale. En ces temps, Longines comptait au nombre des plus puissantes entités horlogères du monde.
En arrivant avec un sublime chronographe, visuellement identique à celui proposé en acier cette année en 40 mm de diamètre, elle donnait l’impulsion au métier et préparait la mutation qui allait se produire dans le courant des années 1920 - 30 où les montres bracelets allaient l’emporter sur les pièces de poche (50% de la production horlogère suisse était dédiée au nouveau mode de porter en 1935).
Une icône historique
Ce chronographe en acier au dessin de boîtier sans aspérités, dont le seul poussoir est intégré comme à l’origine dans la couronne de remontoir, renvoie indéniablement au passé de la marque. Véritable machine à remonter le temps –c’est un comble pour une montre- elle nous propulse en 1913. Cela tient au traitement de son boîtier avec ses anses «olivées» et mobiles si typiques de l’époque où les marques n’avaient pas encore vraiment assumé l’idée de révolutionner encore le dessin des carrures, et se contentaient alors de placer des anses sur des boîtes de montres de poche de petite taille. Dans le passé, le boîtier était très raisonnablement plus petit et le calibre employé à remontage manuel et sans date.
Aujourd’hui, même si la pièce rappelle le passé glorieux de la maison, il n’est pas question pour elle de faire un clone de son modèle historique, mais de transcender ses valeurs, de faire œuvre de mémoire sans dénaturer l’esprit, mais en s’adaptant à l’univers qui est celui du moment.
En l’occurrence, Longines a donc pris le parti de proposer ce chronographe dans un format contemporain de 40 mm, et de l’équiper non plus du célébrissime et magnifique calibre 13.33Z de Longines mis au point à l’époque pour ce format de boîtier, mais du calibre développé par ETA en exclusivité pour Longines: le fameux L788 (ETA A08.L11 de 13 ¼ lignes, doté de 27 rubis et battant à 28 800 alternances par heure), un mouvement de grande qualité doté d’un système de remontage automatique et, comme à l’origine, d’une roue à colonne pour la sélection des fonctions, grâce au poussoir inscrit dans la couronne de remontoir.
Avoir l’esprit de la lettre
On notera que la pièce est disponible en deux finitions. En effet, la référence au plus près de l’histoire s’ose avec un boîtier en acier et des anses mobiles (L2.776.4.21.3) tandis que celles arborant un boîtier plus classique avec des anses droites, plus dans l’esprit des chronographes des années 20 ou 30, sont proposées en or rose ou en acier.
Dans les deux cas de figure, les instruments présentés se parent d’un cadran laqué blanc façon émail avec, comme signe distinctif si typique des garde-temps des années 1915-1920 et plus particulièrement encore de ceux ayant fait la Grande Guerre, leur chiffre arabe 12 peint en rouge. Atypiques par essence et signant de leur esthétique le goût de connaisseurs voulant se différencier, ces modèles se portent sur bracelet en alligator brun fermé par une boucle ardillon comme aux temps héroïques.